Au secours !
À l'invitation de Michaël Serfaty & William Guidarini, j'eus le plaisir de participer avec Julia Gat à la résidence d'artiste "Objectif 2.1.7", dont le thème est "un pas de côté" : les artistes s'engagent à faire autre chose que ce qu'ils savent faire.
Je ne pris donc pas ma chambre Linhof mais glissai dans mes bagages un Polaroid SX70 (!) et un appareil numérique pour cette résidence de quelques jours (!).
J'aboutis finalement à cette courte vidéo dans laquelle je me mets en scène.
Richard Petit
En 2011, sans le faire exprès, je suis tombé dans une photo de Richard Petit.
C’était une photo du genre 2m sur 3, une photo de montagne avec beaucoup de neige mais de la roche aussi, d’une précision incroyable, on voyait des détails de roche, de creux, d’ombres, et d’hyperlumière dans le blanc de la neige.
Je ne connaissais pas Richard.
Quand je l’ai rencontré quelques années plus tard, je l’ai vu, lui en vrai, avec son air d’apache, et j’ai compris : c’était lui la montagne, tellement impressionnant, lumineux, avec ses éclats de rire incroyables. Il avait une telle dimension mystique, spirituelle, une montagne comme toutes les montagnes, avec ses failles, ses crevasses, ses inquiétudes et sa grandeur. Il était tellement intimidant. Il revenait du fond du monde au-delà des montagnes si lointaines, celles qui me paraissent tellement inaccessibles.
Un tel homme face à la mer, face à la ville, ça fait quoi dans ce genre de résidence?
Ça se questionne, ça s’observe, lui, son personnage, sa vie de photographe. La montagne n’est plus là pour le happer, alors il se happe lui même. Cher Richard je voudrais te remercier du fond du cœur d’avoir accepté cette remise en question, jamais simple, d’avoir joué le jeu avec tant de sincérité.
C’est un honneur de t’accueillir.
Michaël Serfaty
organisateur de la résidence 2.1.7